SOURCE : lapresse.ca – leSoleil – par Marc Larouche

(Rivière-du-Loup) Depuis le début de l’hiver, Transports Québec procède au déglaçage de la partie de l’autoroute 20 entre Cacouna et Notre-Dame-du-Portage avec un produit entièrement écologique et biodégradable: du jus de betterave!

«C’est une firme de l’Ontario qui a découvert les propriétés de ce produit. En fait, après avoir extrait le sucre de la betterave à sucre, ils entreposaient le liquide résiduel dans des réservoirs et se sont rendu compte que le produit ne gelait pas, même à des températures très basses», explique Yves Berger, de Transports Québec à Cacouna. De là est née l’idée de l’utiliser comme déglaçant.

Le procédé est déjà utilisé avec succès aux États-Unis et en Ontario depuis quelques années. Il permet de réduire de 50 % la quantité de sel utilisée. Grâce au prétrempage, l’efficacité du sel est même maximisée.

«Mélangé avec le jus de betterave, le sodium devient plus collant. Il glisse ainsi moins aux abords de la route lorsqu’il est épandu», poursuit M. Berger.

Le jus de betterave est fabriqué en Ontario. Transports Québec l’achète d’un distributeur québécois de Montréal. La matière liquide est disposée dans des réservoirs installés des deux côtés des camions. C’est le conducteur qui en contrôle l’application.

Bien que très opaque, le produit est sans danger pour les véhicules. Le mélange est d’ailleurs beaucoup moins corrosif que le sel non traité. Du reste, il semble qu’un simple lavage permet de retirer les taches pouvant être causées par les éclaboussures. Épandu avant les précipitations, le produit peut prévenir la formation de glace.

Jusqu’ici, les essais sont prometteurs. Toutefois, avant d’en recommander l’utilisation à grande échelle, Transports Québec désire le tester à très basse température, ce que Dame Nature n’a pas encore permis de faire.

Selon M. Berger, la portion choisie d’une quarantaine de kilomètres pour tester le produit sur l’autoroute 20 est représentative de l’ensemble des conditions que l’on retrouve sur les différentes routes du Québec.

«Ce circuit représente bien tous les climats, avec les forts vents, la proximité du fleuve et l’humidité. Lorsqu’un endroit est grandement exposé aux vents, cela augmente les risques de formation de glace», conclut M. Berger. Le projet-pilote se poursuit tout l’hiver.

Le ministère des Transports du Québec dépense approximativement 60 millions $ annuellement pour se procurer les 850 000 tonnes de sel qui sont épandues sur les routes de la province en hiver. L’utilisation de jus de betterave permettrait de faire des économies substantielles. Une tonne de sel peut coûter jusqu’à 90 $, alors que la même quantité de jus de betterave revient en moyenne à 8 $.