Entretien routier: le jus de betterave

SOURCE : radio-canada.ca – ICI Abitibi-Témiscamingue

Au moment où l’entretien hivernal de la route 117 dans la Réserve faunique La Vérendrye soulève des critiques, le ministère des Transports du Québec (MTQ) confirme qu’une solution écologique de déglaçage routier, efficace jusqu’à une température de -28 degrés Celsius, a été approuvée.

Incroyable, mais vrai, le jus extrait des betteraves à sucre pourrait représenter une solution viable à l’entretien routier hivernal.

Efficace par temps très froid

C’est la compagnie québécoise Éco-Forma qui produit le jus de betterave utilisé pour le déglaçage. « Le produit, dans sa forme liquide, est dérivé de la betterave à sucre. Il peut être utilisé directement sur la surface de la route pour empêcher la formation de glace. C’est efficace jusqu’à -28 degrés Celsius », assure Joel Shugar, président d’Éco-Forma.

Toujours selon Joel Shugar, mélangée au sel utilisé habituellement en entretien routier, la solution d’Éco-Forma peut également permettre au sel d’être efficace jusqu’à des températures de -28 degrés Celsius, alors qu’utilisé seul, le sel cesse d’être efficace entre -10 et -12 degrés.

Le ministère des Transports, de son côté, explique que le produit a fait l’object de tests. « Le jus de betterave, comme produit de déglaçage, est inscrit au guichet unique de qualification du ministère des Transports depuis l’été 2010. On a mis en place un projet-pilote, en 2010-2011, au Bas-St-Laurent, sur une distance de 50 km, pour tester le produit. Ça nous a permis de constater que le produit permet un dégagement plus rapide et qui dure plus longtemps lors des conditions hivernales », mentionne Guillaume Paradis, porte-parole au MTQ.

Déjà utilisé sur des routes du Québec

Les produits d’Éco-Forma sont déjà utilisés sur plusieurs routes de la province. « Au Québec, on a commencé il y a deux ans. On a eu l’approbation du ministère il y a quelques mois. Il y a quatre centres de service du ministère au Québec qui utilisent nos produits, soutient Joel Shugar. On a le projet de l’autoroute 25 entre Laval et Montréal qui utilise nos produits. On a aussi un nouveau client cette année, l’autoroute 30, de Vaudreuil à Brossard. On a plusieurs municipalités en Ontario, notamment Toronto, qui utilisent nos produits. »

Guillaume Paradis du MTQ confirme que la solution est utilisée « sur une autoroute à la limite de la Montérégie et l’Estrie depuis cette année. Il y a des gens là-bas qui ont utilisé le produit comme agent de prémouillage, avant de mettre du sel. »

L’extrait de jus de betterave est même utilisé dans le Nord-du-Québec, sur le réseau municipal de la Ville de Matagami. « On a eu de bons résultats, affirme Marco Bédard, directeur des services techniques de Matagami. On a choisi le produit pour son efficacité et son impact environnemental réduit. »

Des tests à finir

Alors, si le produit est approuvé par le MTQ et utilisé sur certaines routes du Québec, pourquoi ne l’est-il pas sur la route 117, dans la Réserve faunique La Vérendrye? « Si on est capable d’améliorer les choses, on le fera, répond Guillaume Paradis, porte-parole du ministère des Transports. Mais je ne peux pas m’engager à ce qu’un produit ou un autre soit utilisé au cours des prochaines années. »

Le MTQ teste plusieurs produits. On note l’essaie du sirop de maïs afin d’améliorer l’adhérence des abrasifs à la route, l’utilisation des grattes particulières adaptées aux conditions de certaines régions, ainsi que différentes expériences avec le prémouillage du sel.

Du côté de l’Europe, certains pays épandent également de la roche volcanique nommée pouzzolane, qui permet une meilleure adhérence des pneumatiques à la route.